Service public
Troubles de voisinage : bruits de comportement
Les bruits de voisinage sont des bruits générés par le comportement d’une personne ou d’un animal et causant des nuisances sonores. Ils peuvent être sanctionnés, dès lors qu’ils constituent un trouble anormal, se manifestant de jour ou de nuit.
-
par un individu, locataire ou propriétaire d’un logement, (cri, talons, chant, fête familiale, …),
-
ou par une chose (instrument de musique, chaîne hi-fi, téléviseur, outil de bricolage, pétard et feu d’artifice, pompe à chaleur, éolienne, électroménager, …),
-
ou par un animal (exemple : aboiements).
-
l’auteur du tapage a conscience du trouble qu’il engendre
-
et qu’il ne prend pas les mesures nécessaires pour remédier au tapage
-
un individu, locataire ou propriétaire d’un logement (cri, talons, chant, fête familiale, …),
-
ou une chose (instrument de musique, chaîne hi-fi, téléviseur, outil de bricolage, pétard et feu d’artifice, pompe à chaleur, éolienne, électroménager, …),
-
ou un animal (exemple : aboiements).
La nuit
Les bruits de comportement sont tous les bruits provoqués de jour comme de nuit :
Lorsque ces bruits sont commis la nuit, on parle de tapage nocturne .
Il n’existe pas d’heures précises pour définir le tapage nocturne . Pour être reconnu comme un tapage nocturne, le bruit doit avoir lieu quand il fait nuit, c’est-à-dire entre le coucher et le lever du soleil.
Lorsque le bruit est commis la nuit, l’infraction pour tapage nocturne existe même lorsque ce bruit n’est pas répétitif, ni intensif, ni qu’il dure dans le temps.
Il y a tapage nocturne lorsque :
Un arrêté relatif au bruit (exemple : arrêté préfectoral) peut interdire certains bruits à certaines heures dans votre commune ou dans votre département. Renseignez-vous auprès de votre mairie.
Vidéo – Idée reçue : Peut-on faire du bruit sans risque avant 22 heures ?
En journée
En journée, un bruit de comportement peut causer un trouble anormal de voisinage dès lors qu’il est répétitif, intensif, ou qu’il dure dans le temps. Il peut s’agir du bruit causé par :
Un arrêté relatif au bruit (exemple : arrêté préfectoral) peut interdire certains bruits (exemple : bruit de tondeuse) à certaines heures dans votre commune ou votre département. Renseignez-vous auprès de votre mairie.
-
Lorsque le logement fait partie d’une copropriété, il est utile de vérifier le règlement de copropriété qui peut contenir des règles relatives au bruit. Si votre voisin ne respecte pas ce règlement, il faut en avertir le syndic de copropriété. Le syndic est notamment en charge de faire appliquer ce règlement.
Si vous êtes un des copropriétaires, vous pouvez saisir directement le syndic.
Si vous êtes locataire, vous devez contacter le propriétaire pour qu’il s’adresse au syndic.
-
Demander à la mairie s’il existe un arrêté relatif au bruit. Un arrêté peut par exemple autoriser l’usage des tondeuses à gazon à certains horaires seulement.
Si votre voisin ne respecte pas l’arrêté municipal ou préfectoral relatif au bruit, il faut en avertir le maire, qui a l’obligation de garantir la tranquillité des habitants de la commune.
-
Informer l’auteur du bruit de la gêne qu’il occasionne.
S’il est propriétaire de son logement, envoyez-lui un courrier simple, puis un courrier recommandé avec avis de réception.
S’il est locataire de son logement, vous pouvez lui adresser une lettre recommandée avec accusé de réception, ainsi qu’au propriétaire. Le propriétaire du logement est responsable du comportement de son locataire.
-
Faites appel à un conciliateur de justice (démarche gratuite) ou à un médiateur. Cette démarche est indispensable pour pouvoir ensuite saisir le tribunal.
-
Faire appel à un commissaire de justice (anciennement huissier de justice et commissaire-priseur judiciaire) (si les nuisances se répètent) afin qu’il établisse un ou plusieurs constats, qui seront utiles pour faire ensuite éventuellement appel au juge.
Plusieurs démarches peuvent être engagées successivement :
-
68 € si l’auteur des troubles règle l’amende immédiatement ou dans les 45 jours suivant le constat d’infraction (ou l’envoi de l’avis d’infraction s’il existe)
-
180 € au-delà de ce délai
-
du tapage injurieux (insultes)
-
ou des bruits intenses, répétés ou longs
-
68 € si l’auteur des troubles règle l’amende immédiatement ou dans les 45 jours suivant le constat d’infraction (ou l’envoi de l’avis d’infraction s’il existe)
-
180 € après ce délai
Il est recommandé d’engager des démarches amiables (entrevue, envoi d’un courrier, recours à un conciliateur de justice, …). Dans certains cas, vous pouvez également faire appel aux forces de l’ordre pour faire constater le trouble.
Porter plainte
Vous pouvez faire appel aux forces de l’ordre (police, gendarmerie, police municipale) pour faire constater le trouble, quel que soit le type de bruit commis. Le bruit doit être audible d’un logement à un autre.
Une amende forfaitaire peut alors être infligée à l’auteur du trouble, pour un montant de :
L’auteur du trouble se voit également confisquer la chose qui a servi ou était destinée à commettre l’infraction ou la chose qui en est le produit.
Vous pouvez faire appel à la police, la gendarmerie ou la police municipale pour faire constater le trouble, lorsque l’auteur commet :
Une amende forfaitaire peut alors être infligée à l’auteur du trouble, pour un montant de :
L’auteur du trouble se voit également confisquer la chose qui a servi ou était destinée à commettre l’infraction ou la chose qui en est le produit.
En cas de dénonciation calomnieuse
Une personne qui prévient à tort la police ou la gendarmerie pour des faits de nuisances sonores risque une condamnation pour dénonciation calomnieuse .
Une dénonciation est calomnieuse lorsqu’on dénonce une personne à la police ou à la gendarmerie pour des faits que l’on sait totalement ou partiellement inexacts.
La peine maximale est de 5 ans de prison et 45 000 € d’amende.
La personne visée par la fausse dénonciation peut porter plainte au pénal contre l’auteur des faits. Ce dernier peut aussi être poursuivi par le procureur de la République.
-
Courriers échangés avec l’auteur du bruit
-
Constat du commissaire de justice, procès-verbal
-
Témoignages, pétition
-
Certificat médical si votre état de santé s’est dégradé, …
-
Pour un litige inférieur ou égal à 10 000 € , c’est le tribunal de proximité ou le tribunal judiciaire.
-
Pour un litige supérieur à 10 000 € , c’est le tribunal judiciaire.
-
si elle a été lancée dans un seul but de nuire,
-
si elle est fondée sur des faits inventés ou délibérément exagérés,
-
ou si plusieurs procédures ont déjà échoué contre la partie gagnante, pour des motifs similaires.
-
une amende civile d’un maximum de 10 000 € ,
-
et le versement de dommages-intérêts à la partie gagnante.
Tentative de conciliation
Il est obligatoire de faire tout d’abord appel à un conciliateur de justice (démarche gratuite) ou à un médiateur pour pouvoir ensuite saisir le tribunal.
Saisie du tribunal
Si vous souhaitez obtenir réparation du préjudice, un recours devant un tribunal civil est nécessaire.
Rappel
il est obligatoire de faire tout d’abord appel à un conciliateur de justice (démarche gratuite) pour pouvoir ensuite saisir le tribunal.
Vous devez alors démontrer la réalité de votre préjudice du fait des nuisances sonores. Pour cela, vous devez réunir un maximum de preuves à l’appui de votre demande :
Toute preuve est recevable par le tribunal à condition qu’elle ait été recueillie loyalement. Par exemple, vous ne pouvez pas photographier ou filmer votre voisin dans son domicile à son insu.
Une fois que ces preuves sont réunies, vous pouvez saisir le tribunal.
La juridiction compétente dépend des sommes en jeu dans le litige.
Le juge peut ordonner l’insonorisation du logement de l’auteur du bruit, ou prononcer la résiliation du bail si celui-ci est locataire.
En cas de procédure abusive
Une personne qui saisit le tribunal pour des nuisances sonores mais perd son procès risque une condamnation pour procédure abusive, si la partie attaquée l’a réclamé.
Une procédure est considérée comme abusive :
La personne ainsi condamnée risque alors :
Cette condamnation est prononcée par le tribunal qui a jugé l’affaire initiale et lors de la même audience.
- Réglementation acoustique des bâtiments d’habitation neufs
Source : Ministère chargé de l’environnement - Guide pratique du maire : bruits de voisinage
Source : Ministère chargé de la santé - Guide pratique : isoler son logement du bruit
Source : Agence de la transition écologique (Ademe)
- Modèle de document : Modèle de lettre à adresser au voisin bruyant
- Modèle de document : Demander au maire de faire cesser un bruit de voisinage
- Code de l’environnement : article L571-1
Lutte contre le bruit - Code général des collectivités territoriales : articles L2212-1 à L2212-5-1
Pouvoirs du maire en matière de bruit - Code de l’environnement : article R571-96
Bruits constitutifs de troubles de voisinage - Code pénal : article R623-2
Sanctions prévues - Code de procédure pénale : articles R48-1 à R49-8
Amende forfaitaire (articles R48-1 et R49-7) - Code de procédure pénale : article 529-1
Délai de paiement de l’amende forfaitaire - Loi n°2016-1547 du 18 novembre 2016 de modernisation de la justice du XXIe siècle
Obligation d’une tentative de conciliation : article 4 - Code de la santé publique : article R1337-8
Peine complémentaire