Service public

Loyers impayés et expulsion du locataire

En cas de loyer impayé, le propriétaire doit tout d’abord s’adresser à son assurance “impayés de loyer” ou à la caution du locataire. Si le locataire touche une aide au logement, le propriétaire a l’obligation d’avertir la  Caf  (ou la  MSA ). Le propriétaire peut ensuite demander au juge la résiliation du bail et l’expulsion du locataire. Il doit alors faire appel à un commissaire de justice (anciennement huissier de justice et commissaire-priseur judiciaire) pour le charger de l’expulsion.

    Lorsque le locataire a difficultés à payer, le locataire et le propriétaire peuvent choisir de faire appel à un conciliateur de justice pour formaliser un accord de paiement (par exemple, pour l’étalement du remboursement de l’impayé).

    Mais dès le 1er impayé de loyer, et avant toute action visant à obtenir la résiliation du bail et l’expulsion du locataire, le propriétaire peut s’adresser :

    Si le locataire bénéficie d’une aide au logement, le propriétaire doit signaler à la  Caf  (ou la  MSA  ) l’impayé du locataire. La Caf (ou la MSA) pourra alors engager une procédure pour impayé.

    Le montant d’impayés à partir duquel le propriétaire doit avertir la Caf (ou CMSA) dépend du mode de versement de l’aide au logement :

    Le propriétaire doit avertir la Caf (ou la MSA) dès que l’impayé équivaut à 2 fois le loyer net (loyer moins l’aide au logement) hors charges.

    Exemple

    Pour un loyer de 430 € par mois, des charges mensuelles de 90 € et une aide au logement de 200 € :

    L’impayé est à signaler lorsque la dette est de :

    430 € 200 € = 230

    230 x 2 = 460 €

      Le propriétaire doit avertir la Caf (ou la MSA) dès que l’impayé équivaut à 2 fois le loyer hors charges.

      Exemple

      Pour un loyer de 430 € par mois, des charges mensuelles de 90 € et une aide au logement de 200 € :

      L’impayé est à signaler lorsque la dette est de :

      430 € x 2 = 860 €

        Le propriétaire doit signaler l’impayé, de préférence par courrier recommandé avec avis de réception.

        Où s’adresser ?

         Mutualité sociale agricole (MSA) 

        Attention

        s’il ne signale pas l’impayé, le propriétaire risque une amende de 6 856,00 € .

        La démarche à réaliser dépend du contenu du bail, c’est-à-dire si le bail contient ou non une clause résolutoire .

        Cette clause prévoit que le bail est résilié automatiquement en cas de non-paiement du loyer et des charges aux échéances convenues.

        Si le bail ne contient pas cette clause, le propriétaire doit engager une résiliation judiciaire .

        Commandement de payer

        Le propriétaire doit prendre contact avec un commissaire de justice pour faire parvenir au locataire (et à sa caution) un commandement de payer précisant les sommes réclamées.

        Si le locataire conteste les sommes réclamées, il peut contacter le propriétaire et, s’ils ne parviennent pas à un accord, il doit saisir le juge des contentieux de la protection du tribunal de son domicile.

        Délais de paiement

        Le locataire a 2 mois pour payer les sommes réclamées et les frais du commissaire de justice. S’il ne peut pas les payer, il peut durant ce délai :

        À l’issue de ce délai

        À l’issue du délai de 2 mois (ou du délai de paiement accordé par le juge) :

        • si le locataire a payé les sommes dues, il peut rester dans le logement

        • si le locataire n’a pas payé les sommes dues, le propriétaire doit saisir le juge des contentieux de la protection pour qu’il constate que le bail est résilié et qu’il prononce l’expulsion. Le propriétaire peut saisir le juge en référé.

          Le juge peut encore accorder des délais de paiement au locataire qui est en capacité de régler sa dette locative. Durant ce délai, les effets de la clause résolutoire sont suspendus.

          Faire appel au juge

          Le propriétaire doit faire appel à un commissaire de justice pour assigner le locataire devant le juge des contentieux de la protection et obtenir ainsi la résiliation du bail et l’expulsion du locataire.

          À savoir

          avant cela, le propriétaire peut adresser au locataire une mise en demeure de respecter ses engagements, mais il n’y est pas obligé.

          Décision du juge

          Le juge détermine si la faute du locataire est d’une gravité suffisante pour justifier la résiliation du bail et l’expulsion.

          Après examen de la situation financière du locataire, le juge peut décider d’accorder des délais de paiement s’il estime que la dette pourra être payée. Dans le cas contraire, le juge prononce la résiliation du bail et ordonne l’expulsion du locataire.

          Lorsque le juge ordonne la résiliation du bail et l’expulsion du locataire, le propriétaire doit ensuite charger un commissaire de justice de délivrer au locataire un commandement de quitter les lieux .

          Délais pour quitter le logement

          À partir de la réception du commandement de quitter les lieux , le locataire a 2 mois pour quitter le logement. Il peut saisir le juge de l’exécution pour obtenir un délai supplémentaire.

          À savoir

          le juge peut accorder un délai supplémentaire allant de 3 mois à 3 ans maximum, selon la situation du locataire (âge, état de santé, situation familiale).

          Lorsque le juge a autorisé l’expulsion, le propriétaire doit faire appel à un commissaire de justice.

          Seul un commissaire de justice peut procéder à l’expulsion du locataire.

          À noter

          • le propriétaire ne doit pas entrer dans le logement avant l’intervention du commissaire de justice, faire changer la serrure, toucher aux meubles, sous peine de poursuites pour violation de domicile.

          • si le propriétaire se charge lui-même de l’expulsion du locataire, il risque 3 ans de prison et 30 000 € d’amende.

          Quand a lieu l’expulsion ?

          Le commissaire de justice peut annoncer préalablement sa visite au locataire, mais il n’y est pas obligé.

          Le commissaire de justice ne doit se présenter au logement que les jours ouvrables entre 6 heures et 21 heures.

          Le commissaire de justice ne peut faire aucune expulsion locative durant la trêve hivernale . Cette période va généralement du 1er novembre au 31 mars (inclus) de l’année suivante. Mais la trêve hivernale ne s’applique pas lorsque l’expulsion est assortie d’un relogement correspondant aux besoins du locataire (le nombre de pièces doit correspondre au nombre d’occupants).

          À savoir

          dans les départements d’outre-mer (Dom), une trêve cyclonique peut également s’appliquer.

          Que se passe-t-il lors de l’intervention du commissaire de justice ?

          Si le locataire n’émet aucune protestation pour quitter les lieux, le commissaire de justice dresse un procès-verbal d’expulsion et le locataire quitte le logement.

          Si des biens ont été laissés sur place ou déposés par le commissaire de justice dans un local approprié, le procès-verbal d’expulsion doit obligatoirement contenir :

          • l’inventaire de ces biens, avec l’indication qu’ils paraissent avoir ou non une valeur marchande,

          • la mention du lieu et les conditions d’accès au local où ils ont été déposés,

          • l’obligation pour la personne expulsée, en caractères très apparents, d’avoir à retirer ses biens dans le délai de 2 mois non renouvelable à partir de la remise ou de la signification du procès-verbal. Les bien non retirés sont vendus aux enchères publiques dans le cas où l’inventaire indique qu’ils paraissent avoir une valeur marchande. Sinon, les biens sont considérés comme abandonnés sauf les papiers et documents personnels qui sont placés sous enveloppe scellée et conservés pendant 2 ans par le commissaire de justice,

          • la mention de la possibilité, pour la personne expulsée, de contester l’absence de valeur marchande des biens dans le délai d’1 mois à partir de la remise ou de la signification du procès-verbal,

          • l’indication du juge territorialement compétent pour connaître de la contestation,

          • et la reproduction des articles  R. 121-6 à R. 121-10  ,  R 442-2  et  R 442-3  du code des procédures civiles d’exécution.

            Le commissaire de justice ne peut pénétrer dans le logement. Il dresse alors un procès-verbal de tentative d’expulsion qui relate son échec. Le commissaire de justice peut ensuite solliciter la Préfecture pour que la police ou la gendarmerie l’assiste pour procéder à l’expulsion.

            À savoir

            si le préfet refuse, le propriétaire peut demander une indemnisation.

            Lorsque le préfet accepte, le commissaire de justice se présente accompagné d’un serrurier et de la gendarmerie ou de la police pour procéder à l’expulsion.

            Si des biens ont été laissés sur place ou déposés par le commissaire de justice dans un local approprié, le procès-verbal d’expulsion doit obligatoirement contenir :

            • l’inventaire de ces biens, avec l’indication qu’ils paraissent avoir ou non une valeur marchande,

            • la mention du lieu et les conditions d’accès au local où ils ont été déposés,

            • l’obligation pour la personne expulsée, en caractères très apparents, d’avoir à retirer ses biens dans le délai de 2 mois non renouvelable à partir de la remise ou de la signification du procès-verbal. Les bien non retirés sont vendus aux enchères publiques dans le cas où l’inventaire indique qu’ils paraissent avoir une valeur marchande. Sinon, les biens sont considérés comme abandonnés sauf les papiers et documents personnels qui sont placés sous enveloppe scellée et conservés pendant 2 ans par le commissaire de justice,

            • la mention de la possibilité, pour la personne expulsée, de contester l’absence de valeur marchande des biens dans le délai d’1 mois à partir de la remise ou de la signification du procès-verbal,

            • l’indication du juge territorialement compétent pour connaître de la contestation,

            • et la reproduction des articles  R. 121-6 à R. 121-10  ,  R 442-2  et  R 442-3  du code des procédures civiles d’exécution.

              Le commissaire de justice ne peut pénétrer dans le logement. Il dresse alors un procès-verbal de tentative d’expulsion qui relate son échec. Le commissaire de justice peut ensuite solliciter la Préfecture pour que la police ou la gendarmerie l’assiste pour procéder à l’expulsion.

              À savoir

              si le préfet refuse, le propriétaire peut demander une indemnisation.

              Lorsque le préfet accepte, le commissaire de justice se présente accompagné d’un serrurier et de la gendarmerie ou de la police pour procéder à l’expulsion.

              Si des biens ont été laissés sur place ou déposés par le commissaire de justice dans un local approprié, le procès-verbal d’expulsion doit obligatoirement contenir :

              • l’inventaire de ces biens, avec l’indication qu’ils paraissent avoir ou non une valeur marchande,

              • la mention du lieu et les conditions d’accès au local où ils ont été déposés,

              • l’obligation pour la personne expulsée, en caractères très apparents, d’avoir à retirer ses biens dans le délai de 2 mois non renouvelable à partir de la remise ou de la signification du procès-verbal. Les bien non retirés sont vendus aux enchères publiques dans le cas où l’inventaire indique qu’ils paraissent avoir une valeur marchande. Sinon, les biens sont considérés comme abandonnés sauf les papiers et documents personnels qui sont placés sous enveloppe scellée et conservés pendant 2 ans par le commissaire de justice,

              • la mention de la possibilité, pour la personne expulsée, de contester l’absence de valeur marchande des biens dans le délai d’1 mois à partir de la remise ou de la signification du procès-verbal,

              • l’indication du juge territorialement compétent pour connaître de la contestation,

              • et la reproduction des articles  R. 121-6 à R. 121-10  ,  R 442-2  et  R 442-3  du code des procédures civiles d’exécution.

              • SOS loyers impayés

                Service d’accompagnement, de conseils et de prévention en cas de risques d’expulsions liées aux situations d’impayés de loyers. Ce service s’adresse aussi bien au propriétaire qu’au locataire.

                Par téléphone

                0 805 160 075

                Numéro vert : appel et service gratuit, depuis un téléphone fixe ou mobile

              • SOS loyers impayés

                Service d’accompagnement, de conseils et de prévention en cas de risques d’expulsions liées aux situations d’impayés de loyers. Ce service s’adresse aussi bien au propriétaire qu’au locataire.

                Par téléphone

                0 805 160 075

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